Rwanda: La recherche de la vérité

 
 

Parler du Rwanda n’est pas facile parce que le gouvernement de Kigali, capitale du Rwanda, et ses puissants alliés anglo-saxons ont intérêt à ce que la vérité demeure enfouie sous une montagne d’images de cadavres. On a le droit de s’apitoyer sur le sort de certaines victimes et de se remuer les tripes avec des visions d’horreur, mais on n’a pas le droit de poser des questions sur la responsabilité d’un certain monsieur Paul Kagame, président du Rwanda. Dès qu’on pointe du doigt ce grand criminel, on risque l’anathème. On est un révisionniste ou un négationniste. Si l’on s’en tient aux apôtres de Kagame, l’histoire du Rwanda commence avec le génocide de 1994, qui est strictement l’oeuvre de méchants Hutus aidés par de vilains Français contre de gentils Tutsis et quelques Hutus moins méchants.

Pas moyen de s’interroger sur ce qui s’est passé avant et après les 100 jours du génocide de 1994. Pas moyen non plus de savoir ce qui se passait dans la zone occupée par le Front patriotique rwandais (FPR), la machine à tuer de Paul Kagame, lors de son invasion du Rwanda  entre 1990 et 1994. Kagame serait un sympathique révolutionnaire ayant mis fin au génocide, et le général Dallaire serait un saint ayant serré la main du diable… hutu. Pas moyen de savoir qui a tué les pères québécois Claude Simard et Guy Pinard. Pas moyen que le Tribunal pénal international pour le Rwanda, un théâtre de marionnettes des Américains, finisse ses enquêtes sur les crimes du FPR.

Des chercheurs de vérité comme Robin Philpot, Pierre Péan, Jordi Palou-Loverdos, Bernard Lugan, Jean-Louis Bruguière et Luc Marchal ont trouvé des réponses à de nombreuses questions, mais au Québec, il est interdit d’en parler. Le drame rwandais fait l’objet d’une omerta dans les médias conventionnés, en particulier dans les journaux de Paul Desmarais et dans leur succursale radiocanadienne, où des animateurs coopératifs comme François Bugingo et Christiane Charette ainsi que divers autres acteurs relaient constamment la propagande de Kigali.

Lorsque Robin Philpot a été la cible d’une opération de lynchage médiatique organisée par La Presse et Radio-Canada, en mars 2007, je me suis mis à mon clavier et j’ai porté plainte. Je ne connaissais pas Robin Philpot personnellement avant cet épisode. Je me suis senti interpelé à la vue de cette manoeuvre indigne d’une société soi-disant démocratique. On avait voulu clouer au pilori un candidat du Parti Québécois qui était devenu gênant par ses enquêtes et ses écrits. On n’avait pas digéré son Référendum volé et ses Secrets d’Option-Canada. Il fallait l’exécuter pour avoir dit la vérité, comme dans la chanson de Guy Béart.

Pire encore, pour pouvoir présenter Robin Philpot comme un négationniste, voire comme un personnage insensible ou même cruel pour les victimes du génocide, Radio-Canada et La Presse n’ont pas hésité à s’acoquiner à des relais de la propagande du régime dictatorial et sanguinaire de Kigali, comme l’association Page-Rwanda. Elles ont déterré pour la énième fois les images d’horreur et les ont épinglées sur la version convenue et tronquée de l’histoire pour flétrir Robin Philpot, sans jamais citer les nombreux acteurs de premier plan qui auraient volontiers confirmé la justesse de l’interprétation de l’histoire faite par l’auteur québécois. C’est de l’instrumentalisation pure et simple du malheur.

Au fil de mes démarches auprès de Radio-Canada et du Conseil de presse du Québec, j’ai fait la connaissance de Robin Philpot et aussi de plusieurs Rwandais, avec lesquels je me suis lié d’amitié. En plus de mes nombreuses lectures, dont ma bibliographie vous donnera un aperçu, j’ai entendu divers témoignages de la part de Rwandais victimes de la barbarie de Paul Kagame et de ses acolytes du FPR. Tous les gens que j’ai connus en rapport avec le Rwanda ont en commun une grande sincérité, une intégrité sans faille et une extraordinaire persévérance dans leur recherche de la vérité et de la justice.

J’espère que le présent site vous aidera à comprendre, bien qu’il soit loin de suffire pour se faire une idée claire de la question rwandaise. Si des questions vous viennent à l’esprit, écrivez-moi un mot et je tâcherai de vous mettre sur une piste. Bonne écoute et bonne lecture.

Bernard Desgagné

Le 29 octobre 2008
Version révisée le 18 octobre 2011

 

À ceux qui veulent comprendre

Ci-dessus: Un camp de réfugiés à Goma en octobre 1996. La frontière entre le Zaïre et le Rwanda en novembre 1996, après le bombardement des camps de réfugiés par le FPR. Le père Guy Pinard, assassiné par un agent du FPR le 2 février 1997. Robin Philpot lors de la campagne électorale de mars 2007 au Québec.

Photos de Jacques Godon (Goma et frontière)